Indemnités sécheresse "Opération brebis" des paysans aveyronnais sur le viaduc de Millau

Vers 14H00, après environ trois heures de blocage, les manifestants, membres ou sympathisants de la Confédération paysanne, dont José Bové, ont interrompu leur action après avoir obtenu l'assurance d'un rendez-vous la semaine prochaine au ministère de l'Agriculture avec un responsable des calamités agricoles, a indiqué un porte-parole des paysans aveyronnais.

Le trafic n'a toutefois repris que vers 15H30, la bétaillère ayant servi à transporter les brebis sur le viaduc étant tombée en panne au moment de la redémarrer pour quitter le pont. "C'est le gag final", a commenté amèrement François Rivière, le président de la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), qui a dû faire venir un camion-remorqueur pour dégager la bétaillère.

Au nom de la CEVM, M. Rivière s'est dit "consterné" par l'opération de blocage et a déjà annoncé que la société se constituerait partie civile. "Nous avons un viaduc qui fascine les gens et on est capable de les priver de venir le voir de près", a déploré François Rivière, en référence aux milliers d'automobilistes français et étrangers qui ont été obligés de sortir de l'A75 en amont du viaduc, de descendre sur Millau, puis de remonter sur le Larzac pour reprendre l'autoroute plus au sud.

Toutefois, grâce à ce dispositif, la fermeture du péage du viaduc n'a pas occasionné de gros bouchons sur l'A75. Sur la RN9, axe traversant Millau autrefois terriblement engorgé lors de grands départs en vacances, des ralentissements ont été enregistrés en raison de cet afflux de véhicules.

L'opération de la Confédération paysanne avait débuté vers 11h00 lorsqu'après le passage du péage, une quinzaine de voitures de manifestants a ralenti le trafic à l'approche du viaduc, tandis qu'une bétaillère située à l'avant du cortège s'arrêtait au début du pont pour décharger les brebis. Le trafic était alors bloqué et les paysans ont expliqué qu'ils manifestaient pour dénoncer les critères d'indemnisation de la sécheresse 2004, bien plus localisée que celle de 2003 mais dont avait souffert l'Aveyron.

"150 agriculteurs de l'Aveyron ont été exclus des aides (...) à chaque crise, il y a des centaines de paysans qui mettent la clé sous la porte", a dénoncé José Bové, ancien porte-parole de la Confédération paysanne. Les manifestants demandent le réexamen des 150 dossiers d'indemnisation rejetés sur les 725 examinés par la commission en charge des aides exceptionnelles après la sécheresse 2004.